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Le WomenBlog du Communicant

Le WomenBlog du Communicant

Le blog de Franck-Fréjus Thiam B. est un blog qui traite de plusieurs sujets dont: Les Tics, le Web, la communication audiovisuel et le Business/ entrepreneuriat mais est réservé principalement à la promotion de la femme par l'entrepreneuriat et à la promotion des talents qui font bouger l'Afrique.


La Femme et le développement humain en Afrique

Publié par Franck-frejus Bah sur 8 Septembre 2017, 15:02pm

Investir dans les femmes et les filles et l’un des moyens les plus efficaces de promouvoir le développement. On s’accorde à reconnaître, depuis des années, que l’investissement dans le développement humain des femmes et en particulier dans l’éducation des filles permet de gagner sur deux tableaux. Cela leur permet également de défendre la cause du développement humain pour leurs familles et leurs communautés. L’amélioration qui rejaillit sur le bien-être et les perspectives de leurs enfants produit des effets multiplicateurs qui augmentent à chaque génération. A l’inverse, les problèmes sociaux qui affectent de manière disproportionnée les femmes, tels que la moralité maternelle élevée et les violences contre les femmes, sapent le capital humain. Lorsque les femmes sont analphabètes, elles ont une santé précaire et elles ne parviennent pas à maitriser leur fertilité, leurs enfants en pâtissent également. Ces problèmes ne concernent pas seulement les femmes, ce sont des freins au développement de l’Afrique.

 

LES DROITS EN MATIERE DE SANTE ET DE REPRODUCTION

L’Afrique a connu, au cours de la dernière décennie, une amélioration spectaculaire de l’accès aux services de santé de base, ce qui a permis de s’attaquer aux maladies évitables. On retiendra, par exemple, que les décès dus à la rougeole, un des principaux facteurs de mortalité infantile, ont diminué de 80 % en Afrique subsaharienne entre 2000 et 2011 .En Afrique, le taux de mortalité des moins de cinq ans a diminué de 37 % depuis 1990, tandis que la mortalité maternelle a diminué de 42 % (selon la BAD)

 

Les femmes bénéficient d’un meilleur accès aux services de santé mais elles sont encore confrontées à de nombreux risques sanitaires. Le développement des services de santé a apporté aux femmes africaines d’importantes améliorations. En Afrique subsaharienne, près de la moitié de toutes les naissances d’enfants est désormais encadrée par un personnel de santé qualifié.

Certains pays dont le Ghana, l’Ethiopie et le Rwanda, ont fait de réels progrès dans la réduction de la mortalité maternelle, en améliorant l’accès à un personnel de santé qualifié lors de la naissance et grâce aux soins obstétriques, ainsi que par l’éducation des communautés pour qu’elles fassent un meilleur usage des services de santé disponibles. Mais l’Afrique, dans son ensemble, ne sera malheureusement pas en mesure d’atteindre son Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) relatif à la mortalité maternelle, et son taux de progression est plus faible que celui des autres régions en développement ; En Afrique subsaharienne, les femmes sont plus exposées aux risques de mourir lors de l’accouchement que dans toute autre région du monde. Pour les femmes âgées de 15 à 19 ans, les complications de la grossesse et de l’accouchement demeurent la principale cause de décès.

 

Les femmes Africaines connaissent bien d’autres problèmes de santé. Par rapport aux hommes, elles sont moins susceptibles de prendre des précautions pour éviter d’être infectées par le VIH via leurs partenaires sexuels. Elles sont plus exposées au risque de brûlures consécutives aux accidents de cuisson et aux maladies pulmonaires causées par la pollution de l’air intérieur. Les femmes des communautés pauvres courent le risque d’avortements dangereux. Dans l’ensemble, l’état de santé des femmes est étroitement lié à leur position dans la société. Lorsque les femmes sont victimes de discrimination, marginalisées sur le plan économique ou vulnérables à la violence, leur santé et pâtit.

Les femmes ont le droit de contrôler leur fécondité. Lorsque les femmes sont en mesure de faire des choix éclairés sur le nombre d’enfants qu’elles désirent avoir grâce à l’accès à l’information et à des moyens sûrs de contrôle des naissances, elles sont mieux placées pour assurer le bien-être de leurs familles. Dans de nombreux pays africains, moins de 10% des femmes ont à la contraception. Les besoins non-satisfaits en matière de contrôle fiable des naissances (c’est-à-dire la proportion de femmes qui ne veulent pas être enceintes mais n’utilisent pas de contraceptifs) sont supérieurs à 35%1 dans des pays comme l’Ouganda, le Rwanda et le Libéria.

 

L’EDUCATION ET LES COMPETENCES

 

Les avantages sociaux qui découlent de l’investissement dans l’éducation des filles sont reconnus depuis des décennies. Les études menées dans années quatre-vingt-dix ont permis de conclure que chaque année de scolarité supplémentaire pour les filles contribue à réduire la mortalité infantile de 5 à 10 %1 , que 40% des enfants nés de mères ayant achevé les cinq années de scolarité primaire ont plus de chances de vivre  au-delà de l’âge de cinq ans et que 43 % d’entre eux ont moins de risques d’être mal nourris. Les femmes qui ont achevé leur cycle d’études primaires ont, en moyenne, moins d’enfants, utilisent des techniques agricoles plus rentables et reçoivent des salaires plus élevés lorsqu’elles ne travaillent pas dans le secteur agricole.

 

L’Afrique a comblé l’écart du genre dans l’éducation de base

Un certain nombre de facteurs expliquent  la faible scolarisation des filles dans l’éducation de base. L’absence de structures élémentaires d’hygiène dans les écoles constitue un problème majeur. Les recherches menées par l’UNICEF ont permis de conclure qu’en Afrique, une fille en âge scolaire sur dix s’absente de l’école pendant sa période de menstruation, ou bien met carrément un terme à ses études (Périodiquement), en l’absence de structure sanitaires. Les pressions pour le mariage précoce constituent un facteur supplémentaire. Dans les communautés où elles sont considérées comme un fardeau économique ou un moyen de promotion économique, les filles peuvent être retirées de l’école pour le mariage. Neuf des dix pays au monde où les taux de mariage infantile sont les plus élevés se trouvent en Afrique. Les filles sont également vulnérables aux agressions sexuelles des enseignants et des élèves dans les établissements scolaires.

En Afrique, le manque d’égalité d’opportunités en matière d’éducation et de formation comporte des conséquences majeures pour les femmes et les filles. Cela joue un rôle important dans la perpétuation des inégalités dans le marché du travail et dans les revenus. Les femmes touchent généralement des salaires inférieurs à ceux des hommes, et l’écart est beaucoup plus grand aux niveaux inférieurs d’éducation. En moyenne, le ratio hommes-femmes en matière de gains est de 2,8 chez les personnes sans instruction, mais est proche de la partie entre les diplômés de l’enseignement supérieur.

 

LA SECURITE PERSONNELLE

 

La violence à l’égard des femmes est un problème aigu en Afrique (comme dans tous les pays du monde) et est très difficile à résoudre. Les femmes sont exposées à la violence conjugale, à celle de leurs voisins et connaissances, et même à celle d’étrangers. Le viol est largement utilisé comme arme de guerre. Pourtant, même dans les zones de conflit les plus violentes, il s’avère que les femmes souffrent nettement plus d’actes de violence conjugale que de violence infligée par des étrangers. Selon les chiffres de l’OMS, la prévalence de la violence conjugale est de 37 %1 en Afrique et au Moyen-Orient, à égalité avec l’Asie du Sud et certaines régions de l’Amérique latine. D’importantes disparités existent toutefois entre les pays et les régions, même si, à l’heure actuelle, le taux atteint un pic de 60 % en Afrique Centrale.

La protection contre la peur et la violence est le plus fondamental des besoins humains. La réduction de l’insécurité individuelle de la femme doit être considérée comme une partie intégrante du processus de développement. La violence contre les femmes constitue, par ailleurs, le principal obstacle à leur pleine participation à l’économie et à la vie de leurs communautés. Elle conduit à l’absentéisme au travail. A la détérioration de la santé physique et mentale, et à des dépenses non indemnisées pour accéder aux services. Elle comporte des conséquences à long terme sur l’accumulation de l’éducation, des compétences et de l’expérience professionnelle.

Hélas, les écoles africaines sont trop souvent un terrain fertile pour l’agression et la violence à connotation sexuelle contre les femmes. Les comportements des mâles dominants adoptés par les enseignants et les autres élèves sont mis en place très tôt et acceptés comme normaux par les filles. La peur de voir leurs filles contraintes à avoir des rapports sexuels et subir une grossesse précoce est l’une des raisons invoquées par les parents pour retirer prématurément leurs de l’école.

 

Franck-Frejus Bah, Blogueur, promoteur du genre et des talents qui font bouger l’Afrique.

 

1= Chiffres de la Banque Africaine de Développement

 

 

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